La parité pour un management différent

La question des droits des femmes est devenue une priorité sociétale. Deux ans après l’adoption de la loi dite Copé Zimmermann sur la parité, et après la création du Haut Conseil à l’égalité femmes-hommes en janvier 2013, le vaste programme pour une troisième génération des Droits des femmes démontre la détermination des Pouvoirs Publics d’y apporter des réponses concrètes.

Si l’on s’attache aux questions liées à la parité dans les entreprises et les administrations, plusieurs actions sont attendues en 2013 :
– la conférence nationale sur l’accès des femmes aux Comités Exécutifs et comités directeurs et aux postes de responsabilité (9 avril) ;
– le Printemps du Networking qui rassemblera plus de 100 réseaux de femmes (23 avril) ;
– le lancement du plan pour l’aide à la création d’entreprise par les femmes (13 mai) ;
– l’adoption du projet de loi cadre pour les droits des femmes (courant mai) ;
– la remise du rapport de Séverine Lemière sur le taux d’emploi des femmes (1er juillet).

La Fédération des Femmes administrateurs (*), créée en juillet 2012 sur mon initiative, avec les présidentes Brigitte Longuet pour les avocats,  Dominique de La Garanderie pour les juristes d’entreprise, Astrid Desagneaux pour les huissiers et Agnès Arcier pour l’association Administration Moderne, est directement associée à nombre de ces événements.

Malgré une situation économique difficile, le contexte n’a jamais été aussi favorable pour qu’enfin des évolutions voient le jour sur le terrain de la parité. Selon une étude récente de la Commission européenne, le redressement de l’économie pourrait être porté par les femmes : si le taux d’emploi des femmes était équivalent à celui des hommes, notre potentiel de croissance serait accru de 20 % à 40 %.

Dans ce contexte, le message des femmes qui souhaitent accéder à des responsabilités en entreprises ou dans l’Administration doit être plus clair, non seulement dans l’analyse mais surtout dans sa dimension prospective.

L’analyse repose d’abord sur l’identification de tous les schémas établis selon des normes masculines. Si l’on considère que les hommes s’expriment et se construisent dans les rapports de force, comment les femmes peuvent-elles se faire une place dans de tels schémas qui ne leur correspondent pas. Les hommes apparaissent souvent sceptiques, voire effrayés, de voir une femme s’installer à leur place. Cette opposition n’est pas binaire, elle est culturelle.

L’analyse, c’est aussi  mesurer combien la parité est trop souvent considérée comme une fin en soi. 

La finalité de la parité, voilà ce que nous devons désormais nous attacher à argumenter. Démontrer notre capacité à porter une expression différente non par opposition mais par construction pour améliorer la gouvernance des entreprises et des administrations, pour enrichir le débat politique. Nous devons faire reconnaitre l’apport de nos différences, notre capacité à dialoguer, à écouter, à remettre en question des situations établies, à faire preuve de pragmatisme.

C’est aux femmes qu’il appartient de construire ces nouveaux schémas avec la parité pour une expression différente. Toutes celles qui ont saisi l’opportunité d’exercer des responsabilités importantes ne sont pas suffisamment engagées dans des réseaux de femmes pour créer et diffuser des modèles féminins de réussite.  Elles devraient le faire pour les nouvelles générations. C’est le sens de mon engagement avec la création de la Fédération des Femmes Administrateurs réunissant pour la première fois des femmes du public et du privé avec les professionnelles libérales. Ce mélange d’expériences public-privé peut être le germe de  la réussite de la mixité.

Aujourd’hui, nos actions doivent se concentrer sur la mutualisation de nos réseaux pour définir ensemble les modèles qui permettront au capital féminin de donner toute sa valeur dans notre monde en pleine mutation.

(*) La Fédération des Femmes Administrateurs (*), créée en juillet 2012 et présidée par Madame Agnès BRICARD, regroupe cinq associations de femmes exerçant des responsabilités dans les métiers du chiffre, du droit ainsi que dans le secteur public : experts-comptables, avocates, juristes, huissiers de justice, fonction publique. Elle œuvre pour atteindre les 40% de femmes administrateurs dans les conseils d’administration des 2000 plus grandes entreprises françaises d’ici à 2018, un objectif fixé par la loi Zimmermann du 27 janvier 2011.

 

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