Déclencher un réflexe export pour les TPE en créant un droit à une expertise export qualifiée

L’ampleur du déficit du commerce extérieur de la France a conduit les pouvoirs publics à engager plusieurs actions pour développer la capacité de nos entreprises à l’export. Le ministère du commerce extérieur axe désormais sa stratégie sur une offre   associant biens d’équipements, produits destinés aux consommateurs et services, répartie autour de quatre secteurs : la santé, l’agroalimentaire, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et la ville durable. La Direction générale du Trésor, l’Agence française pour les investissements internationaux, UBIFRANCE, la COFACE, les 107 Chambres de Commerce et d’Industrie Françaises à l’Etranger (CCIFE) accompagnent les entreprises dans leur développement international en s’appuyant sur les dispositifs publics d’appui à l’export et à l’internationalisation. Tous ces acteurs, dont les compétences sont unanimement reconnues, jouent un rôle majeur pour  développer ce réflexe export.

Ces actions seront prochainement amplifiées avec le lancement de la nouvelle offre de financement « BPI Export » et les résultats de la consultation publique engagée récemment pour évaluer les dispositifs publics de soutien à l’export.

Il reste que le bénéfice de cette stratégie globale en faveur de l’export bénéficie essentiellement aux PME et ETI. Les TPE, représentant environ 95 % des entreprises et moins de 4% du CA global réalisé à l’export, s’excluent le plus souvent d’elles-mêmes de ces dispositifs. Cette situation s’explique non seulement par l’inadaptation des moyens mais surtout par une absence totale de culture « export » des dirigeants de TPE.
Comment conduire les dirigeants de TPE à avoir un réflexe « export » ? La réponse à cette question comporte des enjeux économiques considérables dès lors qu’elle participe à la réalisation de l’objectif de retour à l’équilibre de notre balance commerciale.
Cette réponse doit être adaptée et permettre une prise de conscience des dirigeants de TPE de leur capacité à se développer à l’export. La première étape passe nécessairement par la mise en œuvre de moyens d’évaluation. Aujourd’hui, le crédit d’impôt pour dépenses de prospection commerciale (crédit d’impôt « export ») bénéficie à un peu plus de 1000 entreprises pour un coût budgétaire de 13 millions d’euros.

Les dirigeants de TPE ne peuvent se lancer dans l’évaluation de leur capacité à se développer sur un marché étranger si la première condition pour bénéficier du crédit d’impôt réside dans le recrutement d’un VIE ou d’un salarié exclusivement affecté  à une mission export.

Pour développer cette culture « export » les dirigeants de TPE ont besoin d’un signal. L’affectation, même partielle, d’un salarié en poste à une mission de prospection et d’évaluation devrait constituer, pour les TPE, l’unique condition pour bénéficier du crédit d’impôt « export » sous réserve bien entendu de celles relatives à l’engagement effectif de dépenses de prospection commerciale.

Dans l’hypothèse où cette proposition serait incompatible avec la législation communautaire sur les aides d’Etat d’autres solutions visant à offrir aux dirigeants de TPE un « droit à l’expertise » peuvent être mises en œuvre. Ainsi, la mobilisation des ressources d’UBIFRANCE et des CCIFE et des conseillers du commerce extérieur pourrait permettre aux dirigeants de TPE volontaires de bénéficier d’une ou deux journées de conseil, d’évaluation et d’orientation vers les dispositifs publics de soutien à l’export.

Lorsque les dispositifs publics de soutien à l’export ne sont pas adaptés à la situation d’une TPE, une solution novatrice pourrait consister à mobiliser le réseau des écoles de commerce pour affecter des stagiaires auprès des dirigeants de TPE volontaires, afin qu’à l’issue du stage de 3 à 6 mois, un diagnostic soit opéré et des solutions proposées de mise à niveau.

Les dirigeants de TPE doivent être pleinement associés à notre ambition économique en faveur de l’export. Il s’agit là d’une voie stratégique pour faire grandir nos TPE.

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