mercredi 6 février 2019 – Entrepreneur-e-s : osez un grand projet !

Quel financement pour votre ambition ? Pour développer un projet à fort potentiel de croissance, voyez grand dès le départ, faites-vous accompagner et trouvez comment financer votre montée en puissance. Témoignages et conseils pour les femmes et les hommes entrepreneurs qui voient grand et veulent aller loin. Une conférence organisée dans le cadre du 26è Salon des Entrepreneurs de Paris avec le concours de la Caisse d’Epargne.
 
 

our lancer votre projet entrepreneurial, aux oubliettes plans d’épargne cassés et économies personnelles volatilisées  ! Certes, les clichés ont la vie longue. Mais des banquiers aux réseaux d’accompagnement, les experts sont formels : pour réussir sa création d’entreprise puis son déploiement, il faut oser aller les voir. Tout simplement.

Oser lancer son projet entrepreneurial est une chose. Agir le plus efficacement possible pour qu’il se déploie et se pérennise en est une autre. Oubliez les décolletés et autres costumes-cravates pour séduire. « Ce qui compte c’est la qualité du projet. Le banquier est là pour voir l’assurance de pérennité d’une entreprise », expose Florent Lamoureux, directeur du marché des professionnels à la Caisse d’Epargne. Pour y parvenir, ce dernier et d’autres experts ont livré le parfait plan d’attaque à mettre en œuvre pour réussir son lancement d’entreprise lors d’une table ronde sur le Salon des Entrepreneurs de Paris le 6 février 2019 (l’intégralité de l’échange est à voir en bas de l’article, ndlr).

Du prêt d’amorçage, aux aides à l’export, à l’innovation, etc., « il existe de nombreux dispositifs, mais on ne sait pas forcément les mettre en synergie », déclare Valérie Geoffroy, qui a fondé en mai 2016 Biomaneo, une société de Biotech qui propose notamment des kits de dépistage des maladies génétiques les plus répandues dans le monde. Pour aider les chefs d’entreprises à y voir plus clair, ces acteurs du financement se sont mobilisés autour d’un ouvrage très didactique.

Un Guide du Routard pour tout savoir sur l’entrepreneuriat

Agnès Bricard, notamment présidente d’honneur du Conseil supérieur de l’Ordre des Experts-comptables, le martèle : il est vital de se plonger au cœur de l’information économique du secteur dans lequel on se lance, mais aussi et surtout de ce que propose tout l’écosystème entrepreneurial. Pour flécher la route, elle a donc contribué, avec la Caisse d’Epargne entre autres, à écrire Le Guide du Routard du financement d’entreprise.

Cet ouvrage gratuit et disponible sur le web (cliquez ici pour télécharger sa version digitale) peut devenir un véritable allié pour toutes celles et tous ceux qui créent ou reprennent une entreprise, selon Caroline Plé, architecture à la tête de son cabinet ADDE. Elle qui s’est d’abord lancée sur ces propres deniers en cassant un Plan Epargne Logement avant d’être contrainte à retourner au salariat, le confirme. « Le financement est primordial dans un projet quel qu’il soit. Et puisque nous n’avons pas nécessairement le temps de s’interroger, de tout connaître, quand on travaille plus de 10 heures par jour, ce guide peut être un vrai livre de chevet. (…) C’est super d’avoir de l’ambition, de la fierté, mais ce n’est pas suffisant. Il faut s’entourer de bons partenaires. » Hélas, nombre d’entrepreneurs en herbe négligent ce passage que tous s’accordent à définir comme obligé. « Seuls 15% des porteurs de projets seraient accompagnés par des réseaux. Or, ces derniers ouvrent des voies, sont là pour construire des fondations solides », estime Florent Lamoureux.

Et le choix ne manque pas. Incubateurs, accélérateurs, pépinières, associations, mais aussi le Love Money, le crowdfunding, les business Angels, les fonds publics et les investisseurs privés, les prêts d’honneur et les emprunts bancaires. De Bpifrance à Initiative France, tout est répertorié dans ce Guide du Routard pas tout à fait comme les autres. Les fiches et les conseils ajoutent de la concision et de la clarté à l’exhaustivité de son contenu.

Les femmes entrepreneures encore devancées par les hommes

Dans ce chemin de la création, tous les entrepreneurs ne sont hélas pas égaux. Ainsi, les femmes qui représentent la moitié de la population française ne seraient que 32 % parmi les créateurs d’entreprises. Le machisme planerait-il encore sur l’univers pourtant ultra diversifié de l’entrepreneuriat ? Si on ne peut le confirmer, une certitude demeure à la vue des chiffres : les femmes sont encore minoritaires parmi les quelque 550 000 nouvelles entreprises que compte la France chaque année (591 000 en 2017 selon l’Insee).

D’après les experts présents sur le Salon des Entrepreneurs, il y aurait plusieurs raisons à ce déséquilibre. Une étude initiée par la Caisse d’Epargne révèle que les femmes ont une aversion au risque plus grande que les hommes. Elles s’avèrent plus prudentes, notamment par peur de mettre en péril les finances de la famille. Pour faire face à ce problème et tendre progressivement vers la parité, la banque privilégie le conseil et la réassurance : « Nous sommes là pour leur dire : ‘n’ayez pas peur, nous sommes votre regard tiers’ », confirme Florent Lamoureux.

Hélas, la réalité du terrain donne encore raison aux chiffres : « Les femmes n’osent pas révéler leurs ambitions, estime Chrystèle Gimaret, la présidente du réseau Les Premières. Souvent, elles n’osent pas aller chercher les financements et le font sur leurs propres deniers. » Lors du débat, tous les intervenants s’accordent sur ce point : aujourd’hui, ne passer par aucun des réseaux existants est une erreur quasi suicidaire. Elle est de celles qui contribuent hélas à faire grossir les rangs des 30 % de sociétés qui mettent la clé sous la porte avant d’avoir soufflé leurs trois premières bougies. C’est d’ailleurs un écueil d’autant plus grand que le banquier a besoin de garantie pour débloquer des fonds.

Le banquier, un maillon essentiel de la chaîne de financement

Agnès Bricard est absolument formelle. « Pour le banquier, ce qui compte c’est que quelqu’un d’autre que lui croit en vous ! » Cet acteur capital dans la recherche de financements externes est très sensible aux accompagnements auxquels l’entrepreneur doit faire appel avant de le solliciter. Ce sont en effet tous ces réseaux en amont « qui permettent à un entrepreneur d’être challengé, d’avoir le bon discours, mais aussi le bon costume et bien sûr le bon projet », développe la modératrice de la table ronde. Surtout qu’il accorde en général des prêts avec un effet levier moyen multiplié par sept par rapport au prêt d’honneur. Et Agnès Bricard d’ajouter : « Certes, le prêt bancaire a un taux, mais il tourne souvent autour de 1,5. » On est donc très du crédit à la consommation !

Parmi les offres probablement moins connues, il existe aussi des Prêts Décollage Pro à taux zéro. Ces derniers s’ajoutent à un prêt classique et ont été créés comme « un bonus pour tous les entrepreneurs passés par des réseaux d’accompagnement en amont. » La raison de ce coup de pouce est simple pour Florent Lamoureux. « Nous nous sommes rendu compte qu’il est moins risqué de financer un projet qui a déjà bénéficié d’un prêt d’honneur. Que ce soit pour 5 000 ou pour 5 millions d’euros, c’est une garantie énorme pour nous ». Et là encore, les chiffres parlent. Au bout de trois années d’activité, une société suivie dès ses débuts a 90 % de chance d’être encore là, contre 60 % pour les entrepreneurs n’ayant pas cherché ces soutiens dès leurs premiers pas, affirme Bernadette Sozet, déléguée générale d’Initiative France. Mais une fois lancé, le pari est de tenir dans la durée. Or le parcours est toujours semé d’embuches.

Gérer son poste client, une vigilance de chaque instant

« Dans toutes les études, le premier motif de dépôt de bilan en France tient aux problèmes de trésorerie », certifie Florent Lamoureux. Avec la légalité de payer à J+60, soit deux mois après la livraison d’une commande, la problématique du manque de fonds propres peut rapidement se faire criante. Ces décalages de trésorerie peuvent mettre en grande difficulté, notamment dans le B2B. Pour affronter cette situation, l’affacturage est l’une des possibilités. « Il ne faut pas hésiter à consulter des spécialistes. En général, les banques intègrent ce service. C’est notre cas à la Caisse d’Epargne », précise son directeur du marché des professionnels.

Globalement, il faut solidement réfléchir à son business plan et à son plan de financement, y inclure son plan de trésorerie pour amortir tout risque de décalage de paiement. Bref, entrepreneur déjà dans la course ou en devenir, vous savez ce qu’il vous reste à faire. En amont, sachez vous entourer. Et pas uniquement de votre famille et de vos amis, mais bien de toute une chaîne d’experts, des réseaux d’accompagnement aux acteurs bancaires. Pour gérer et déployer tout votre capital, munissez-vous de votre petit livre rouge et osez demander des sous !

Vous pouvez voir (ou revoir) la conférence dans son intégralité ci-dessous, ou sur la page facebook de Widoobiz : 

Source : Emilie Kremer – Widoobiz

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